Statement by the UN Special Adviser on the Prevention of Genocide on the situation in central Mali, 2019

Statement by the UN Special Adviser on the Prevention of Genocide on the situation in central Mali, 2019

27 March 2019

(New York, 27 March 2019) The United Nations Special Adviser on the Prevention of Genocide, Adama Dieng, expressed his deepest concern and strongly condemns the attack on Ogossagou Peulh village, Mopti region, in central Mali, on 23rd March 2019 in which, at least 134 civilians, including women and children, were killed and at least 55 people were injured. This is the fourth major attack since the start of the year against villages populated by Fulani/Peulhs in Bankass cercle including the one that took place on 1st January in Kolougon Peulh in which 37 civilians were killed.

The Office of the Special Adviser has been closely monitoring the situation in Mali since the beginning of 2018 and has received reports indicating a serious upsurge in inter-communal violence as well as negative impact of counterterrorism operations conducted by community-based armed groups on the civilian populations in the region. There is growing ethnicization of the conflict in central Mali, in which entire communities are being stigmatized as terrorists or as affiliates of armed groups. This dynamic is not sufficiently recognized neither by national authorities nor by the international community, who are focusing mostly on the peace process in the north and on the threat posed by jihadist movements. The community based armed groups and other armed actors have been carrying out targeted attacks against civilians in the context of the fight against terrorism, committing serious violations and abuses of human rights including killings, destruction of property, arbitrary detention and de facto embargos on villages, restricting the movement of civilian populations.”

Over the recent months, violence has reached unprecedented level amid retaliatory attacks and serious violations of human rights in central Mali impacting on all communities. Unless these concerns are immediately addressed, there is a high risk of further escalation of the situation in which atrocity crimes could be committed.” Mr. Dieng said.

To prevent further escalation of violence, the Special Adviser urges the Malian government, with the support of the international community, including MINUSMA to immediately address the current grave upsurge of violence in central Mali and to provide, with no further delay, protection as well as assistance to vulnerable populations. “I call on the Malian government to urgently investigate and prosecute the perpetrators of the recent attacks as well as those responsible for serious violations and abuses of human rights.” Mr. Dieng reiterated. The Special Adviser also called on the authorities and all Malians to prevent and refrain from stigmatizing entire communities. The Office of the Special Adviser stands ready to provide support to local reconciliation and inter-communal dialogue processes, with the aim of promoting inclusivity, strengthening resilience and social cohesion.


French version: Déclaration du Conseiller spécial pour la prévention du génocide, M. Adama Dieng, sur la situation dans le centre du Mali Pour diffusion immédiate (New York, 27 mars 2019) Le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé sa profonde préoccupation et condamne fermement l’attaque du 23 mars 2019 du village d’Ogossagou Peulh, dans la région de Mopti au centre du Mali durant laquelle au moins 134 civils, y compris des femmes et des enfants, ont été tués et au moins 55 autres personnes ont été blessées. Il s’agit de la quatrième attaque majeure depuis le début de l’année contre des villages Fulani/Peulhs dans le cercle de Bankass, y compris celle qui a eu lieu le 1er janvier 2019 à Kolougon Peulh, au cours de laquelle 37 civils ont été tués.

Le Bureau du Conseiller spécial suit de près la situation au Mali depuis début 2018 et a reçu des informations faisant état d’une grave recrudescence de la violence intercommunautaire ainsi que de l’impact négatif des opérations de lutte contre le terrorisme menées par des groupes armés à base communautaire sur la population civile de la région. Le conflit dans le centre du Mali a un caractère ethnique qui va en s’accentuant, résultant en des communautés entières stigmatisées comme terroristes ou comme affiliées à des groupes armés. Cette dynamique n’est pas suffisamment reconnue ni par les autorités nationales ni par la communauté internationale, qui se focalisent principalement sur le processus de paix dans le nord et sur la menace posée par les mouvements djihadistes. Les groupes armés à base communautaire et d’autres acteurs armés ont mené des attaques ciblées contre des civils dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, commettant de graves violations et abus des droits de l’homme, notamment des massacres, des destructions de biens, des arrestation arbitraires et des embargos de facto de villages, entravant les mouvements des populations civiles.«

Ces derniers mois, la violence a atteint un niveau sans précédent avec de violentes représailles et de graves violations des droits de l’homme dans le centre du Mali, affectant toutes les communautés. A moins qu’une réponse ne soit immédiatement apportée à cette situation préoccupante, il y aura un risque élevé que la situation se détériore ultérieurement et que des atrocités criminelles puissent être commis. ” a déclaré M. Dieng.

Pour prévenir une nouvelle escalade de la violence, le Conseiller spécial exhorte le gouvernement malien, avec le soutien de la communauté internationale, y compris la MINUSMA, à s’attaquer immédiatement à la grave montée de violence qui sévit actuellement au centre du Mali et à assurer, sans délai, la protection ainsi que l’assistance nécessaire aux populations vulnérables. « J’appelle le gouvernement malien à enquêter de toute urgence et à poursuivre en justice les auteurs des récentes attaques ainsi que les responsables de graves violations des droits de l’homme » a rappelé M. Dieng. Le Conseiller spécial a également appelé les autorités et tous les Maliens à empêcher et à prévenir la stigmatisation des communautés. Le Bureau du Conseiller spécial est prêt à apporter son soutien aux processus de réconciliation locale et de dialogue intercommunautaire, dans le but de promouvoir l’inclusion, le renforcement de la résilience et la cohésion sociale.

Source
Office of the UN Special Advisers on Genocide Prevention and the Responsibility to Protect

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